domingo, 17 de junio de 2007

2.Vienne la nuit, sonne l heure



Dos jóvenes amantes se besan a la falda del río, ellos no piensan en la historia que evoca su curso, el Danubio los limpia de todo metarelato.

Recién llegamos. Melina, Yael y yo, nos sentamos a tomar una cerveza antes de buscar el primer hotel del viaje. Con los primeros aires llega a nuestra mesa a través de la memoria acústica el canto de una elegía perfecta. Aparición, ¿nos invoca o lo evocamos?, "Sous le pont Mirabeau" de Appolinaire, la alegría venía y viene siempre tras la pena, y bajo el puente de los brazos pasan los enamorados perdidos en el beso, entre la Bucovina y Paris pasó Celan, y desde el puente Mirabeau cayó a su tumba en el Sena, donde tampoco hay estrechez. Corre el poema hasta que cae, piedra, esa frase fatal porque verdad del poema, ¡Qué la vida es lenta y la esperanza violenta!


Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passait
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

"Le Pont Mirabeau"
Apollinaire, Alcools (1912)